C'est le départ. Une organisation maintenant bien réglée nous permet de démonter le bivouac en un temps record. Christophe éprouve une certaine angoisse de manquer le bateau, le dernier de la saison ; nous le sentons à sa fébrilité. D'ailleurs nous avons beaucoup d'avance en arrivant au port de Seydhisfjördhur. Le départ du ferry est jour de fête ici : un peu d'animation dans ce petit village constitué essentiellement d'un port entouré de quelques maisons. Nous nous alignons sagement à la suite d'une file de véhicule visiblement encore plus stressés que nous puisque encore plus en avance. Une longue attente commence, surtout quand on est trois entassés à l'avant d'un Land et qu'il pleut. Nous en profitons pour bouquiner, somnoler, visiter le magasin de souvenirs locaux. Et enfin le Noröna apparaît dans la grisaille de l'horizon. Avec deux heures de retard. Nous montons à bord tandis que Christophe reste à quai dans la voiture jusqu'à l'embarquement des véhicules. Il nous rejoindra sur le pont. Une corne de brume hurle, les machines grondent. Sur le quai, les douaniers ont lancé leurs sirènes et allumé les gyrophares pour un dernier adieu. Les coeurs se serrent, l'émotion nous submerge. Enfin les dernières amarres tombent et le quai s'éloigne dans un rayon de soleil. Nous essuyons une larme. Nous avons quitté la terre d'Islande.