Dimanche 2 septembre

Il crachine ce matin. Nous roulons vers le Laki en vue d'y randonner demain.
La baignade forcée dans le gué d'hier soir n'a pas suffi à nous décrasser, aussi cherchons nous une piscine pour prendre une vraie douche. En tant que navigateur de l'équipe, je déniche sur la carte un camping équipé d'une piscine chauffée par géothermie : Seljavellir, à quelques kilomètres de la route n°1 sous le glacier Eyjafjallajökull. Nous y arrivons vers midi, et l'endroit est désert. Plus de camping, on est en fin de saison, mais la piscine est toujours là. C'est une jolie petite piscine en plein air, à l'eau bleu lagon, entourée de pelouse et d'orgues basaltiques, et nous l'avons pour nous tous seuls ! Mais avant de s'y jeter, il reste une formalité obligatoire, la douche. On ne plaisante pas avec l'hygiène en Islande : un panneau officiel à l'entrée des vestiaires explique, en cinq langues, que la douche est obligatoire, sans maillot et avec du savon s'il vous plaît, et pousse le perfectionnisme jusqu'à présenter un dessin rappelant tous les endroits qu'il faut savonner sur le corps. Et que ça mousse ! Pour nous c'est une véritable aubaine, puisque nous craignions plutôt de nous voir reprocher de prendre la piscine pour une salle de bains. Une fois dans la piscine, nous nous prélassons des heures dans une eau chaude, trop chaude même. Frédérique se réfugie près du tuyau d'arrivée d'eau froide pour éviter la surchauffe. Le gérant nous confirme que la piscine est bien alimentée en eau chaude naturelle par une source chaude, captée directement à quelques centaines de mètres en amont. Mais le dosage mériterait d'être revu, on n'est pas des écrevisses quand même.
Nous reprenons la route complètement affamés, mais enfin propres, et trouvons un pique-nique à proximité de la falaise à oiseaux de Vík. Quasiment désertée par les oiseaux en ce début d'automne.

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Nous poursuivons sans nous attarder notre route en direction du Laki, en empruntant la piste F206 sous la pluie. Une première pause pour visiter un petit canyon indiqué sur notre guide, et nous nous engageons dans les montagnes vers le camping de Blágil. Un véritable déluge s'abat sur nous tandis que nous montons, et nous ne profitons pas trop du paysage perdu dans les brumes. Les quelques gués agrémentant le parcours n'ont heureusement pas gonflé avec les pluies.
Arrivés à Blágil, nous sommes surpris de constater qu'il n'y a pas le moindre camping ici, mais seulement deux baraques qui semblent constituer le refuge. Deux personnes sont en train de faire le ménage à l'intérieur. Christophe, de plus en plus confiant en son anglais, va se renseigner et un jeune homme lui répond qu'on peut camper où on veut ici. Et même que si on veut, on peut utiliser le refuge, à condition de donner un petit coup de balai avant de partir. La saison touristique est finie, les propriétaires ont tout rangé, mais ça ne les dérange pas de nous prêter le refuge pour une nuit. Voilà qui est sympathique ! Nous nous empressons d'accepter, et attendons patiemment qu'ils aient terminé leur ménage pour nous installer. L'intérieur est sommaire mais confortable : un coin cuisine, une grande table, des couchettes tout autour. Des poutres de la charpente pendent des cordes dont nous cherchons l'utilité. Christophe pense avoir trouvé en faisant l'andouille, accroché aux cordes tête en bas. Et effectivement ces cordes servent à ça, faire l'andouille, un album de photos posé sur la table nous le confirme ! Ce refuge - privé - est utilisé l'été par les touristes visitant le Laki, et l'automne par les propriétaires de moutons qui regroupent leurs bêtes. Dommage qu'il soit trop tôt pour assister à ces manifestations qui ressemblent à une grande fête.

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