Mardi 4 septembre

Nous nous levons sous une pluie fine mais persistante. La bruine masque complètement le paysage du parc national. Pas de rando aujourd'hui, nous nous contenterons de la maison du Parc. Nous commençons par payer la nuitée, puis visitons les expositions présentant le parc. Je photographie chaque panneau en numérique pour le relire tranquillement de retour chez nous, et éventuellement piquer quelques idées. Une petite salle de projection présente des vidéos, notamment un film très spectaculaire relatant la dernière éruption cataclysmique sous le Vatnajökull. Je discute quelques minutes avec une charmante " ranger ", du fonctionnement des parcs nationaux islandais. Puis nous achetons des souvenirs : flore et carte géologique pour nous, bouquin de géologie en Anglais pour Christophe. Nous croisons Oye, qui ne reconnaît pas Frédérique, mais nous salue d'un grand geste quand il aperçoit Christophe et moi, avant de repartir seul sous la pluie, cow-boy solitaire du XXIe siècle.

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Nous faisons une première pause à Jökulsárlón, célèbre lagune glaciaire dans laquelle une langue du Vatnajökull vêle des isbergs. Mais de la lagune nous ne voyons que les isbergs, la visibilité ne portant pas à plus de 50 mètres dans le brouillard. Le spectacle y gagne en ambiance, très arctique : des isbergs à la glace bleutée transparente dérivent lentement dans les brumes. Nous avons même la chance d'apercevoir un phoque dont les narines affleurent à la surface des eaux avant de disparaître avec de légers remous. Hélas le glacier ne se montrera pas. Avant le pique-nique, nous nous offrons en apéritif un génépi à la glace naturelle, vieille de plusieurs milliers d'années.

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Nous continuons dans la grisaille, longeant le glacier que nous ne devinons même pas. Et brutalement nous sortons de la crasse, sur la presqu'île de Höfn balayée par les vents violents du large. Il y règne un soleil radieux, mais les bourrasques sont ébouriffantes. A l'horizon se devine à une barre de nuages noirs le combat titanesque que la pluie mène contre le vent. De petits bateaux de pêche colorés entrent et sortent du port. Christophe découvre une chenillette polaire dans une rue de la ville, et la photographie sous tous les angles. Il repartirait bien avec.

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Au fur et à mesure que nous nous éloignons du glacier, la météo s'améliore. Nous bivouaquons sur une plage de sable noir à une centaine de kilomètres de Höfn. Son orientation l'abrite un peu du vent, tandis qu'un tombolo la protège des vagues. Nous garons le Land en bord de lagune après quelques centaines de mètres de piste sableuse, bien à l'écart de la route 1, tranquilles. Mais le vent est farceur, ce soir. Nous devons nous y reprendre trois fois pour garer le Land face au vent, qui change de direction à plusieurs reprises.

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Profitant de la présence d'un port de pêche à Höfn, nous avons acheté du poisson frais. Il s'appelle " Ysa " en Islandais, nous apprendrons plus tard qu'il s'agit d'églefin, un des meilleurs poissons qui soit. Frédérique le mitonne au court-bouillon, et c'est vraiment excellent sobrement accompagné de quelques herbes aromatiques et de riz nature. Même Christophe, qui n'aime le poisson qu'en aïoli, comme le prépare sa maman, est conquis.